Les peintures

 Le choeur

 La chapelle du Sacré Coeur

 La chapelle du Rosaire


Les Peintres

 Romain Cazes

 Bertrand Bernard

 Alexandre Caminade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les peintures du choeur :

Le grand triptyque
La Samaritaine  La guérison du paralytique
Saint Aventin Saint Bertrand

La chapelle du Sacré Coeur
La chapelle du Rosaire


Nous tenons à remercier Monsieur Jacques BERGEON, Président de l'Association pour la Sauvegarde des Peintures de Luchon (ASPEL),
pour les photographies des peintures du choeur qu'il nous a très aimablement autorisé à reproduire.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le grand triptyque :

Les Litanies de la Vierge
Le Couronnement de Marie
La Divine Liturgie

LES LITANIES DE LA VIERGE

Les Litanies de la Vierge Marie énumèrent toutes les qualités religieuses de la Sainte Vierge sous la forme
d'une longue série d'invocations. Il y en a une centaine.
Dans cet ensemble de 83 personnages, les visages sont ceux de notables luchonnais qui ont posé devant l'artiste.



Sur fond de ciel bleu, couleur mariale, la Vierge en majesté tient sur ses genoux l'Enfant Jésus
bénissant et tenant dans sa main gauche le globe terrestre. Ils sont entourés à droite par
l'archange Michel, tenant son glaive de justice, et à gauche l'archange Gabriel portant le lys de la pureté mariale.





De part et d'autre de ce groupe, se déploient deux cortèges : les personnages les plus éminents sont
placés sur les degrés conduisant au trône, les autres se tiennent sur les deux plate-formes inférieures.

 

A gauche : A côté de l'archange Gabriel, huit vierges figurent huit vertus de Marie :



- 1er dedré : DOMUS AUREA (Maison Dorée) déposant une maquette de l'établisssement thermal
et TURRIS DAVIDICA (Tour de David) portant une tour.
- Derrière elle : STELLA MATUTINA (Etoile du Matin) et JANUA COELLI (Porte du Ciel)
- 2nd degré : ROSA MISTICA (Rose Mystique) et SPECULUM VERITATIS (Miroir de Vérité).
- 3ème degré : VIRGO FIDELIS (Vierge fidèle) et TURRIS EBURNEA (Tour d'Ivoire)
- 4ème degré : VIRGO VIRGINUM (Vierge des Vierges, représentée par deux saintes solitaires,
Sainte-Claire et Sainte-Thérèse d'Avila).

 

 

 



Sur la plate forme figuent deux groupes de femmes:

- Dans le premier groupe : REGINA MARTIRUM (Reine des Martyrs) , on reconnaît Ste Cécile avec son orgue,
Derrière elle, Ste Agnès portant un anneau, Ste Marguerite d'Autriche et Ste Agathe de Palerme.

- Dans le second groupe, devant Ste Cécile : REGINA SANCTORUM OMNIUM ( Reine de tous les Saints) figurent
Ste Hélène avec la Sainte-Croix, Ste Véronique, Ste Madeleine avec un vase de parfum
et
Ste Marie mère de Salomé avec la couronne d'épines.

 

 

 

 



A droite de l'archange St Michel :

- 1er degré : Trois femmes représentant les douleurs de l'âme, du coeur et du corps avec
REFUGIUM PECCATORUM (Refuge des Pêcheurs), CONSOLATRIX AFFLICTORUM ( Consolatrice des Affligés)
et SALUS INFIRMORUM ( Salut des Infirmes).
- derrière elles : REGINA APOSTOLORUM (Reine des Apôtres) avec les saints Pierre et Paul,
- 2nd degré : St Jean-Baptiste et St Jean l'Evangéliste.
- 3ème degré : REGINA PROPHETARUM (Reine des Prophètes) avec Isaïe et Jérémie.
- 4ème degré : REGINA PATRIARCHARUM (Reine des Patriarches) avec Abraham et Jacob.

 

 



Sur la plate-forme de droite sont représentés trois groupes.

1) REGINA CONFESSORUM ( Reine des Confesseurs) montre Saint-Louis, accompagné de deux religieuses,
présentant la couronne d'épines ramenée de Venise en France,
allusion à la restauration en cours de la Sainte-Chapelle à Paris (Travaux réalisés de 1836 à 1863).


2) REGINA SANCTORUM OMNIUM (Reine de tous les Saints) est illustrée par le seul Saint Joseph portant un lys,
symbole de la pureté de Marie.


3) REGINA MARTIRUM (Reine des Martyrs) présente deux couples de martyrs : Etienne portant ses pierres
et Laurent appuyé sur son gril, puis derrière eux, Gervais et Protais, en blanc, se tenant la main.

 

 

 

 

 

Au dessous de cette composition magistrale, l'archivolte de l'abside centrale comporte 5 médaillons :
les archanges Gabriel, Raphaël, Michel et Uriel encadrant l'ange protecteur de Luchon tenant les Thermes sur son coeur.

 



LE COURONNEMENT DE MARIE


Sur fond doré, couleur du Paradis dans le symbolisme byzantin, Jésus-Christ pose la couronne céleste
sur la tête de sa Mère tandis que, de part et d'autre, des anges portent des cierges et encensent Jésus et Marie.

Sous cette scène, une inscription latine :
"Veni de Libano Sponsa mea, veni de Libano, veni coronaberis",
"Viens du Liban ma fiancée, viens du Liban, viens tu seras couronnée".

Phrase inspirée par le Verset 8, Chapître IV, du Cantique des Cantiques.

Le Cantique des Cantiques est un des livres de la Bible. Il est divisé en huit chapîtres.
C'est une déclaration symbolique de l'amour entre Dieu et son peuple, Israël. Le Cantique des Cantiques revêt la forme d'une suite
de poèmes, de chants d'amour alternés entre une femme et un homme. C'est l'un des livres de la Bible les plus poêtiques.

 

 

 

 

LA DIVINE LITURGIE


S
ur fond d'azur, c'est une composition établissant un parallèle
entre le sacrifice du Calvaire (Jésus perçu comme victime) et celui de la Messe (Jésus perçu comme prêtre).
Au centre, devant un autel, se trouve Jésus, bras ouverts dans un geste d'accueil.

 

 


A sa droite quatre anges portant les instruments de la Passion :
la Croix et la Couronne d'épines, les Verges et la Lance.
Ils sont suivis de six autres portant l'Agneau pascal et sa banière,
l'Agneau protégeant de sa patte un globe qui symbolise le Monde.

 

 

 


A sa gauche, quatorze anges portant les attributs de la Messe :
les encensoirs, les cierges et la Croix, l'Ancien et le Nouveau Testament, la mître et l'aube,

le ciboire et l'hostie, les pains bénis, le bassin et l'aiguière.



Sous la composition, l'inscription :
  " Hostiam et oblationem noluisti, tunc dixi : ecce venio "
" Tu n'as pas voulu de sacrifice et d'oblation, alors j'ai dit : voici je viens ".
Phrase inspirée par les versets 8 et 9, Chapître X, du Livre des Hébreux, se référant au psaume 40, 6.

 

 

 

 

 

 

 

Alexandre Caminade
La Samaritaine (1850).

 

 

Le tableau, placé sur le côté gauche du choeur,
représente Jésus parlant à la Samaritaine
au bord du puits de Jacob, devant la ville de Sychar.

 

Cette oeuvre, commande du ministre des Finances Achille FOULD,
et destinée à l'église de Luchon,
a été inaugurée le 13 septembre 1851.

 


Ce tableau a inspiré Edmond Rostand (1868-1918), qui passa ses vingt premiers étés à Luchon,
pour sa pièce de théâtre La Samaritaine,  "évangile" en trois tableaux et en vers,
créée le 14 avril 1897 au théâtre de la Renaissance à Paris,
avec Sarah Bernhardt dans le rôle titre.

 

 

 

 

 

 

 

Romain Cazes
La guérison du paralytique (1860).

Achille Fould, Ministre de la Maison impériale et Ministre des Finances offrit
3.000 franc à Romain Cazes pour la réalisation de ce tableau qu'il destina à l'église de Luchon.
L'inauguration a eu lieu le 14 août 1860.

Ce tableau présente deux miracles réalisés par Jésus
et en fait une sorte de synthèse picturale.
La piscine qui sert de décor évoque la guérison de l'aveugle qui lave ses yeux
dans le bassin de Siloé, miracle relaté par Saint-Jean,
alors que l'homme couché sur une paillasse, (comme celui qu'on l'on descend dans le bassin)
évoque la guérison du paralytique, relatée par Saint-Marc.

Le bassin de Siloam ou en français Siloé désigne un ensemble de réservoirs situés au Sud de Jérusalem.
Le bassin où Jésus envoya un aveugle laver ses yeux recouverts de boue afin qu'il recouvre la vue
(Évangile selon Saint-Jean, Chapitre 9, versets 1 à 12) porte plus précisément le nom de Bassin d'Ezéchias.
Ce bassin a été retrouvé par des fouilles archéologique en 2004.

La guérison d'un paralytique dans le village de Capharnaüm, miracle qui ne fait pas appel à l'eau,
nous est relatée dans l'Évangile selon Saint-Marc, chapitre 2, versets 1 à 12 :
"Tes péchés sont pardonnés, lève-toi, prends ton lit et vas dans ta maison".

 

On pourra rapprocher le tableau de Romain Cazes avec celui reproduit ci-dessous,
qui se trouve dans l'église Saint-Géry, à Cambrai (Nord).
Peintre inconnu, oeuvre du XVIIIème siècle.


 

 

 

 

 

 

 

Bertrand BERNARD
Saint Aventin
(1890)

Saint Aventin était un ermite, mort vers 732 qui réalisa de nombreux miracles en vallée de Larboust.
Un jour il fut tiré de sa méditation par un ours qui venait à lui en poussant des gémissements plaintifs.
Arrivé près de l'ermite, l'ours lui tendit une de ses pattes qui semblait le faire souffrir.
Le saint l'examina soigneusement et y découvrit une grosse épine qu'il arracha.
L'ours reconnaissant se coucha à ses pieds !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bertrand BERNARD

Saint Bertrand de Comminges (1890)

En 1083, Bertrand de l'Isle, petit-fils du comte de Toulouse, est élu évêque du Comminges.
Il améliore les conditions de vie de la population en développant l'agriculture,
l'élevage et le commerce et devient très populaire.
Il entreprend la construction de la cathédrale et du cloître sur la bute
qui porte depuis l'époque romaine le nom de Lugdunum Convenarum.
C'est aussi sous son autorité que débute la construction de la basilique Saint-Just de Valcabrère.
A sa mort en 1123, il est considéré comme un saint dans toute la région.
Il est canonisé en 1218 et Lugdunum Convenarum prend le nom de Saint-Bertrand-de-Comminges en 1222.

La légende prétend qu'un crocodile était caché dans une rivière près de St Bertrand-de-Comminges.
Il imitait les pleurs d'un bébé pour attirer les gens et les dévorer.
Un beau jour Saint-Bertrand qui évangélisait la région arriva.
Emu par le sort tragique des victimes il partit immédiatement à la rencontre du monstre.
L'ayant retrouvé, il lui toucha la tête avec son bâton de pélerin et le ramena devant la cathédrale
où l'animal expira d'émotion...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chapelle du Rosaire

 

Cette chapelle fut créée sur les recommandations
de deux confréries placées sous ce vocable.
Il s'agira du dernier travail de Romain Cazes
dans l'église de Luchon, réalisé en 1867.


Dans la demi-coupole, sur fond doré qui évoque le paradis dans le symbolisme byzantin,
est représentée Marie tenant l'Enfant Jésus sur son genou droit.
Celui-ci bénit Saint-Thérèse d'Avila qui porte le scapulaire.
A droite, Saint-Dominique portant un lys, symbole de la pureté mariale,
reçoit le rosaire de la main de Marie.

 

 

 

Dans l'abside : St Joseph portant le lys et St Jean l'Evangéliste.

 



Statue de la Vierge à l'enfant (copie en plâtre d'un original en bronze)
par De Braux d'Anglure, qui signe DE BRAUX, fondeur parisien mort en 1851.

 

 

Les peintures murales ont été réalisées par Bertrand BERNARD

 



Vitraux de Saint Joachim et de Sainte Anne,
père et mère de la Vierge Marie.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapelle du Sacré Coeur

 

 

 

Le chapelle fut entièrement peinte par Bertrand BERNARD en 1893.

 

Cet espace était l'ancienne entrée Sud de l'église.
Après l'édification de la façade en 1892 et la création de la nouvelle entrée Sud,
il fut aménagé en chapelle.

L'ancienne entrée, vue de l'extérieur.

Clef de voûte de l'ancienne entrée
Anno Domini MDCCCXLVII
- 1847 -


 

 


Encadrant la satue du Christ placé au dessus du tabernacle de l'autel, deux anges florentins naïfs,
imités de Fra Angelico, flottent sur des nuages.

 

 

 

 


Au dessus de cet ensemble le vitrail représente Jésus montrant
son Coeur Sacré à Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690, canonisée en 1920),
mystique de l'Ordre de la Visitation et initiatrice avec St Jean Eudes (1601-1680, canonisé en 1925) du culte du Sacré Coeur.

 

 

 

 

Peintures ornementales
réalisées par Bertrand BERNARD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Peintres :

Romain CAZES

Bertrand BERNARD

Alexandre CAMINADE

 

 

 

 

Jean François Etienne Joseph Victor, surnommé Romain, CAZES, est né à Saint-Béat (Haute-garonne) le 21 Août 1810.
Il est le fils de Blasine SAVI et de Victor CAZES (1778-1868) conservateur des basiliques de Saint-Bertrand-de-Comminges
et de Valcabrère, qui créa à Saint-Bertrand, un musée pyrénéen avec Nérée Boubée.

Romain CAZES a épousé Anne Joséphine Adélaïde PAUL.

Il a été élève d' INGRES (1780-1867), lui-même élève de DAVID (1748-1825)
et a peint de nombreux décors religieux dans les églises du Sud-Ouest et de Paris.

La peinture de Romain Cazes est sobre. Il est un artiste du courant préraphaélite
qui redécouvre les peintures du début de la Renaissance, tel Fra Angelico (1395-1445).
Ses peintures sont exécutées à l'huile et à la cire froide saponifiée.
Cette technique donnant un côté mat aux peintures, elles sont exemptes de renvoi d'ombres et de lumières.


Il résidait à Paris, 48 rue de Babylonne, mais c'est à Luchon, dans la maison Colomic, sise 25 cours d'Etigny,
qu'il est décédé
le 13 Septembre 1881, à l'âge de 71 ans.

Dans l'église de Luchon, Cazes va exécuter la partie la plus importante des peintures.
Entre 1852 et 1855, il réalisera 104 personnages, dont 83 pour le seul triptique central.
Pour cette oeuvre monumentale il va bénéficier de la faveur du Duc de Morny, demi-frère de l'empereur Napoléon III,
ministre de l'Intérieur et des Beaux-Arts.
Ce dernier, en 1852, lui allouera une somme de 6.000 francs pour lui permettre
de commencer ses travaux dans l'église, le complément de 9.000 franc étant réglé par la Fabrique.
Cette somme totale de 15.000 francs servira à Cazes à l'achat de ses peintures
et de son matériel, l'artiste offrant à la Ville de Luchon le temps passé.

 

 

Dans l'église Notre-Dame de l'Assomption de Luchon, CAZES a réalisé :

Entre 1852 et 1856 les trois grandes peintures du choeur.
Sur l'arcature : "Les Litanies de la Vierge",
sur la demi-coupole : "Le Couronnement de Marie" 
et au dessus du tabernacle : "La Divine Liturgie"  .
Le grand tableau "La guérison du paralytique".
Il s'agit d'une commande et d'un don à l'église
du ministre des Finances Achille Fould.
Ce tableau fut inauguré le 15 août 1860.
Les peintures figuratives de la chapelle du Rosaire,
achevées en 1867.


 


 

Bertrand BERNARD est né à Saint-Elix-le-Château le 30 Octobre 1826. Il est mort en Juillet 1902.

Il est le fils de Jean BERNARD et de Marie PAGE.

Il fut le disciple et continuateur de Romain Cazes
mais occupe une place plus modeste dans l'oeuvre picturale de l'église de Luchon.

 

 


Entre 1852 et 1855, puis entre 1890 et 1893 il travaille à l'église de Luchon.
En 1895, il restaure dans le hall des Thermes de Luchon les peintures
que Romain Cazes avait réalisées entre 1854 et 1858.
Elles représentaient les allégories de huit souces thermales et les vapeurs sulfurées les avaient dégradées.
Ces peintures s'abimeront à nouveau au cours des décennies suivantes
et seront, purement et simplement, badigeonnées par les Beaux-Arts en 1978 !

 


Dans l'église de Luchon, Bertrand BERNARD a réalisé :


- Toutes les peintures ornementales (non figuratives) :
palmettes, guirlandes, arabesques, draperies, la plupart dessinées par son maître.

 

- Les deux grandes toiles St Aventin et St Bertrand en 1890

 


- Toutes les peintures de la chapelle du Sacré Coeur en 1893.

 

 

Bertrand Bernard devait avoir à son tour un élève en la personne du peintre décorateur Saves,
de l'Isle-en-Dodon, lequel restaurera les peintures décoratives de son maître en 1924,
ainsi que R. Mestres, peintre luchonnais, en 1929-1930

 

 

Plaque apposée sous la chaire

 


Alexandre CAMINADE
Né à Paris en 1783, mort à Versailles en 1862.

Elève de DAVID (1748-1825), Alexandre Caminade obtient le troisième prix de Rome en peinture de 1806
et obtient une certaine notoriété sous Louis Philippe.
C'est un peintre d'Histoire et de sujets religieux. Portraitiste sensible, il a réalisé un très grand nombre
d'oeuvres de ses contemporains.

 


Achille FOULD
1800-1867

Dans l'église de Luchon, Alexandre Caminade
a réalisé le grand tableau "La Samaritaine".


Cette oeuvre, commande du ministre des Finances Achille FOULD,
pour l'église de Luchon, a été inaugurée le 13 septembre 1851.

 

Retour à l'accueil                 Retour aux Peintures                   Retour aux Peintres